Encore une journée où la grasse mat’ n’est pas de mise. Lever
à 6h30 ce matin pour une bonne grosse visite de la ville mais aussi et surtout,
la visite d’Alcatraz.
J’ai réservé avant de partir (les billets partent vite en
périodes de forte affluence et en plus ainsi vous avez déjà vos billets
électroniques et épargnez donc une file) nos billets pour la visite de cette
prison mythique (http://www.alcatrazcruises.com/,
seule compagnie autorisée à mener les excursions sur l’île par le National Park
Service, qui gère l’endroit) à 9h10 (soit la première du jour). Pour visiter ‘l’île,
il vaut mieux opter pour cette dernière puisque pendant 30 minutes (les bateaux
partent pour l’île toutes les demi-heures), vous aurez l’île rien que pour vous
(surtout si comme nous vous vous précipitez à la sortie du bateau. Ou alors
réserver pour la nocturne afin d’avoir des frissons dans le dos (un peu plus
cher, avec un guide ranger). Coût par personne (bateau/entrée/audio-guide disponible
en diverses langues dont français) = 28$
J’en reviens donc à notre lever, doucher et cie (sans
oublier le magnifique petit déjeuner de l’hôtel. Hum hum *ironie*). On est prêt
un peu avant 8heures. On part assez tôt car notre (non-)expérience des transports
san franciscains nous fait prendre quelques précautions et en plus, il faut
être au quai 30mintues avant le départ. On a repéré l’arrêt de bus, à environ
5minutes à pieds de l’hôtel, mais faut-il encore que les bus soit à l’heure
(d’après le site de la ville http://www.sfmta.com/cms/home/sfmta.php
) et qu’on ne se trompe pas d’arrêt (ils ne sont pas tous indiqués sur les
horaires). Mais tous se déroulent bien, on grimpe dans le bus munis de notre
carte MUNI (ah ah le jeu de mot pourri) achetée la veille (il suffit de passer
la carte magnétique sur devant la machine ; soi-disant qu’on peut le faire
à travers du portefeuille, mais ça marche 1x sur 2). Le bus est plutôt vide à
cette heure matinale un dimanche ; que quelques autres touristes comme
nous. Plus ou moins 15 minutes plus tard, on arrive à un arrêt qui me semble
être le bon. 5 petites minutes de marche et on arrive enfin au Pier 33, là où a
lieu le départ des bateaux pour Alcatraz (vous ne saurez pas le louper, il y a
une grande arche et plein de panneaux à l’entrée). Il est 8h40, pile poil à
l’heure.
Coit Tower (en face des Pier)
Nos tickets électroniques
Après une file, une seconde file, une photo souvenir (à
l’achat à la sortie of course), on embarque dans l’Alcatraz Flyer. Le temps
étant plutôt morose, on décide de faire la traversée aller (courte puisque seulement
2.4km sépare l’île du quai ; soit environ 10 petites minutes) à
l’intérieur, juste à côté de la porte (pour sortir parmi les premiers).
Petite histoire d’Alcatraz avant de parler de la
visite : le nom de l’île « Alcatraz » vient de l’espagnol
(n’oubliez pas que les premiers à peupler la Californie sont les espagnols,
d’où le nom de « San Francisco » qui fut donné à la mission le 9
octobre 1776 en hommage à Saint François d’Assise)
« alcatraces » signifiant « pélicans » désignant
ainsi les nombreux oiseaux peuplant l’île (à certains endroits, on a aussi peur
de se recevoir une fiente que un samedi ensoleillé sur la plage d’Ostende juste
après le printemps). L’île a abrité successivement divers « habitants ».
Tout d’abord, elle fut une propriété militaire (servant de défense) entre
1850 et 1909 : forteresse puis prison pour les sympathisants confédérés
lors de la guerre de sécession et prison
officielle pour les prisonniers militaires à partir de 1868. C’est en 1909 que
l’armée américaine (délaissant ainsi son rôle de défense) quitta l’île pour
laisser la place à la prison militaire (entre 1909 et 1933). Commencèrent alors
d’importants travaux pour construire un bloc de bétons pour cellules, cuisine,
infirmerie… En 1912, les travaux furent terminés et l’île prit le surnom de
« The Rock » (pour son imposante masse faisant penser à un rocher).
En octobre 1933, la prison changea de statut et accueillit dès lors des
prisonniers civils. Bien sûr, c’est cette période de prison fédérale de haute
sécurité entre 1934 et 1963 (à cause de coûts de gestion trop élevés) qui resta
dans les esprits de tous. Pour sa réputation d’impossible à évader , son
mystère, sa haute sécurité et ses conditions d’enfermement strictes (mais
bonnes néanmoins comme en témoignent d’anciens détenus) et aussi dû à de
nombreuses productions hollywoodiennes et télévisées. Derniers occupants de
l’île abandonnée après la fermeture de la prison, les Amérindiens (de 1969 à
1971) (ils réclamaient leur droit de posséder cette île vu qu’ils furent les
premiers « propriétaires » pour y ouvrir un centre éducationnelle)
avant que The Rock ne soit mis sous la protection du service des parcs
nationaux des Etats-Unis pour en faire un site historique.
La visite, libre
mais guidée pas à pas par l’audio-guide, est ultra-intéressante. Elle nous
permet d’entrer dans la plupart des pièces du bloc central : cellules,
cour de récré, réfectoire, bureaux… Chaque fois avec des explications très
intéressantes.
Help!
Garde à vous!
Cour de récré
Quartier de haute sécurité
Une cellule "trou" pour isoler les pires détenus (coupés du monde, lumière...)
Bibliothèque
Clé en sécurité en hauteur pour la galerie des armes
Effest personnels des privilégiés
Gardien en uniforme
Autre fait important, la bataille d’Alcatraz du 2 au 4 mai
1946 durant laquelle deux gardiens furent tués dû à la tentative d’évasion de 6
prisonniers. Tous furent rattrapés et deux condamnés à mort.
Hommage à un gardien mort dans cette cellule
Dispositif pour écarter les barreaux
Impact des balles lors de la bataille
Parmi les détenus célèbres, le fameux Al Capone, parrain de la mafia de Chicago inculpé en 1931 grâce à Eliot Ness et incarcéré à Alcatraz en 1934.
L’audio-guide est
génial et super bien fait (il se concentre sur l’histoire de la prison
d’Alcatraz entre 1933 et 1963): il vous guide partout, vous donne des
explications et informations très claires et intéressantes selon l’endroit où
vous vous trouvez (vous pouvez faire pause quand vous le souhaitez), offrent
des témoignages d’anciens gardes et détenus et surtout vous coupe de tous les
autres visiteurs durant la durée de la visite. Malgré que le monde commençait à
affluer au fur et à mesure que l’heure avançaient (vu que toutes les
demi-heures un bateau, cela veut dire, toutes les demi-heures plus de monde qui
déambulent dans les différentes pièces), je me suis sentie plongée dans
l’histoire de ce rocher mythique pendant toute la matinée. Les autres touristes
doivent penser de même car il n’y avait pas un brouhaha dans les différentes
sales malgré le monde mais plutôt de la concentration presque dans le regard
des gens. En tout cas, une réelle immersion.
Je n’ai même pas loupé la magnifique vue sur la baie depuis le quartier des officiers qui ce matin est couverte et permet de voir l’importance du fog sur la baie. Il fait vraiment frisquet à Frisco (et beaucoup, beaucoup, de vent !)
Les fous de Bassan qui peuplent l'île
Je ne saurai que conseiller cette visite très instructive et surtout le matin vu que pendant 1/2h on se serait cru dans une prison fantôme…
On en a bien
profité pendant 2 bonnes heures. Petit passage obligé à la boutique à la fin du tour : cette
boutique est incroyablement incroyable : on y trouve de tout : de la
clé des gardiens pour la galerie des armes, aux morceaux de rochers, en passant
par le manifeste des règles de la prison (que l’on peut retrouver ici
d’ailleurs : http://www.alcatrazhistory.com/regpage1.htm) . Ils sont fous ces ricains (et je parie
que bcp de japonais achètent ces goodies) !
Un bout de rocher, pas de soucis!
Et même un mini chapeau de ranger!
Il est presque
midi…on ne veut pas se casser la tête pour trouver un endroit où manger alors
hop, on file à Fisherman’s Wharf pour luncher au Rainforest Café. Cette chaîne
de restaurants présente outre-Atlantique également (Londres, Paris…) tient son
attrait dans le fait que le décor n’est autre que celui d’une forêt amazonienne
avec des animaux bougeant et criant et de temps à autre des orages tropicales :
immersion 100%. En plus al chaîne se bat pour la protection de la forêt. Niveau
nourriture : els classique américains et quelques autres plats. Moi ça me
plaît un endroit ultra-thématisé pour manger ! Jona et moi prenons le BBQ
Burger servi avec chips (miam ils sont super bons, fait maison) et les deux
filles prennent les Wraps : de bons plats bien copieux. Encore une petite
place ??? Les filles font les gourmandes (moi y compris) et on prend le
dessert typique de la maison : le Vooooolcaaaanooooo ! Une véritable
montagne de brownies, glace vanille, chantilly et chocolat fondu à
partager! Une bombe calorique sucrée qui est un délice…mais dur dur de terminer
même à trois (on abandonnera l’idée ^^) Coût : +-25$/personne avec la
boisson et le dessert.
BBQ Burger
Voooolcanooooo!
Il est grand (à droite)
Boulangerie Boudin
Spectacle de rue
Le plein de
calories fait, il faut dépenser tout cela et quoi de mieux qu’une promenade
dans SF et plus particulièrement jusqu’à la Coit Tower ! Et pour pouvoir
avoir une belle vue de la ville et arriver à ce point culminant, il en faut du
courage, du souffle et de bons mollets. Carole et moi irons jusqu’au bout
affrontant sans peur et successivement
les flopées de marche alors que nos deux comparses jettent les armes après à
Greenwich Street. Ce coin est très paisible : de belles maisons situées
dans les hauteurs (sur Telegraph Hill) avec de petits jardins, beaucoup de
plantes et de fleurs et une superbe vue de la baie.
On redescend de
plusieurs mètres grâce au Filbert Steps, tout aussi typiques mais aussi tout
aussi raides ! Chose surprenante : je me serais crue sur Terra Nova
(bref, au jurassique) en voyant des dizaines de libellules énormes !
On a bien mérité
une pause après ce moment sportif, je vous le rappelle, le ventre plein !
On s’arrête un instant sur un banc dans un petit parc en face des Filbert Steps
et juste à côté du siège de Levi Strauss & Co. Lors de la ruée vers l’or,
Levi Strauss, l’inventeur du jeans déménagea à San Francisco où il ouvrit son
usine Levi Strauss & Co et fit fortune grâce à son pantalon de travail bleu
super résistant.
Ensuite, nous
prenons un des tramways de la ville situés le long des Pier. Ces tramways
historiques (ligne F) vont de l’Embarcadero à Castro en passant par Market
Street. Les wagons viennent d’une multitude de villes du monde. Ils étaient
inutilisés là-bas et récupérés ici ! Pas d’horaire fixe, on sait juste
qu’il passe toutes les 10-15 minutes. Un chouette moyen de transport atypique
qui est aussi compris dans le Muni Pass.
Notre but est en fait de relier
Mission District, le plus vieux quartier de San Francisco datant de l’établissement
de la colonie par les espagnols. Son nom provient de la Mission Dolores fondée en
1791. Le quartier abrite encore de nos jours une importante communauté
hispanique. Le quartier est plus pauvre que d’autres et il est déconseillé de s’y
promener la nuit venue. Pas de brouillard à Mission mais un soleil franc grâce
à son micro-climat. L’attrait principal de ce quartier, outre le bâtiment de
Mission Dolores un des plus anciens de la ville, ce sont les nombreuses
peintures murales dont celles de Bamy Alley.
Comme vous le
savez déjà, les transports à SF c’est pas ça. Résultat, on trifouille un peu
dans les bus. On arrive à Mission mais bien loin de la fameuse allée. On
marche. Je trouve une boutique vintage : arrêt obligé pendant 1heure où je
dégoterai un petit top et où Carole essayera une robe boule à facettes
disco…qui était craquée donc on partira en quatrième vitesse pour ne pas que le
mec le voie. On re-marche. On se retrouve dans des rues qui nous ont l’air un
peu craignos : pas un chat, un peu « la zone ». On re-marche. On
catch un bus pour quelques arrêts sur une rue en ligne droite. On retrouve la
civilisation. On marche encore un peu. Et enfin, nous voici à la toute pitite Bamy
Alley : petite mais jolie avec de belles fresques murales supers colorées.
Clic, clac. On re-marche dans le quartier hispano où on se croirait dans une
tout autre ville. On se retrouve à un arrêt de bus pour prendre un bus (ben oui
on va pas prendre le train à un arrêt de bus xD) et là, un gars vient nous
trouver, pas méchant mais vraiment bizarre, et commence à nous raconter sa vie.
Le pauvre, il était paumé, tout perdu mais pas bien méchant. Ça fait quand même
strange une rencontre comme ça. Il nous racontait qu’on le prenait pour un
voleur (oups), mais qu’il n’en est pas un (aaaah) car il a une petite fille de
4 ans… Quelques fois, j’ai dû me retenir de ne pas rire et au final c’est à
Jona qu’il a tenu la patte pour 10 minutes au moins ! ^^ Première
rencontre ultra-bizarre de cette journée…
Boutique vintage
Bamy Alley
On prend enfin
notre bus après presque 30minutes d’attente. Deux rues à grimper (où on
rencontre nos deuxième personne strange : on faisait une vidéo devant un
panneau et là le gars qui habite là nous fait rentrer dans son jardin et nous
explique qu’il doit reconstruire le garage et le rez-de-chaussée de sa maison
suite à l’incendie de la maison d’à côté. Bien sympa…mais étrange ^^) Et on
arrive à Castro sans se tromper, chapeau bas à
nous (et même en voyant de belles maisons –dans de belles rues en pente :p-)!
Les fameux travaux
Le fog arrive!
Castro, situé dans la Eureka Valley, est le quartier de la communauté gay à
San Francisco depuis le Summer of Love qui débuta dans le quartier voisin de
Haight-Ashbury en 1967. Le cœur du quartier s’étend sur environ deux pâtés de
maison et est orné de drapeau arc-en-ciel. Le Castro Theater est le bâtiment le
plus connu du coin. Ce quartier est aussi et surtout connu pour sa figure de
proue : Harvey Milk (qui ouvrit dans le quartier un magasin de photos), activiste
gay qui s’était auto-proclamé maire de Castro en 1975 et entra en politique
pour donner plus de droits à la communauté qui a ainsi pu s’épanouir dans ces
rues. Malheureusement il fut assassiné avec le maire de San Francisco en 1978.
Le resto baptisé en hommage à Harvey Milk
Ce quartier est sympathique avec des boutiques colorées et étonnantes. Mais
le fog a fait sa réapparition et on file se réfugier dans un café, Forks, dans
la rue principale du quartier (le resto Harvey’s étant plein de chez plein :/).
N’ayant pas très faim, au début, je me dis que je vais prendre un plat pour ma
mère et moi : Butternut Squash Ravioli (12.95$). On se retrouve avec 5
esseulées ravioles à la courge et aux noix, très bonnes mais très « light ».
J’irai vite commandé un second plat : Grilled Original Cheddar and Soup
(10.95$) : pain grillé au cheddar avec soupe chili con carne et frites à l’ail
(c’est un vrai bonheur ces frites <3 ) ; plat bien plus copieux qui
nous calera bien. Carole prend un burger (ça lui avait manqué xD) et Jona…euh
je sais plus, un burger aussi je pense ! ^^
Troisième rencontre bizarre du jour alors qu’on mange : un gars à côté de nous, français, qui fait ses études ici et mange seul. Sympa à nouveau mais étrange (si, si ; je vous jure ce n’était pas des rencontres ‘normales’ ^^).
Troisième rencontre bizarre du jour alors qu’on mange : un gars à côté de nous, français, qui fait ses études ici et mange seul. Sympa à nouveau mais étrange (si, si ; je vous jure ce n’était pas des rencontres ‘normales’ ^^).
Les ravioles
Grilled Cheese et Chili
Garlic fries <3
Au final, le repas était plutôt bon et nous a bien réchauffé pour la
dernière visite du jour : la fameuse maison bleue de Maxime Le Forestier. Le
chanteur français avait vécu quelques temps sur les collines de Frisco dans une
maison bleue en 1971. Durant plusieurs années, la maison qui a inspiré une des
chansons les plus connues de Maxime Le Forestier n’était pas bleue mais d’une
couleur verdâtre. En 2011, orchestré par la France, la maison fut repeinte dans
sa teinte originale et une plaque commémorant le passage de l’artiste dans ce
lieu fut apposée. Maintenant, il est facile de repérer la maison n°3841 de la
18th street. (Article)
Après cette dernière pause photo, il est 20heures et temps de rentrer. On
continue de marcher un peu pour repérer un arrêt de bus : on trouve tant
bien que mal quelle route on doit emprunter : 2 bus et de la marche pour retrouver
notre chez nous. Mais el soir tombe, et sans qu’on s’en aperçoive, le
changement de bus et la marche (bien 10minutes) ont lieu en plein dans le
quartier de Mission. Je peux vous dire quand dans le noir, en étant à moitié
perdu, et étant entouré de gens louches…on marche au pas de course pour trouver
un arrêt de bus. Au final, on trouvera ce fameux arrêt sans être tombé dans une
guerre de gang. C’est la seule fois du voyage où on s’est senti en insécurité.
On lira le soir dans un guide qu’il n’était pas conseillé de se promener là le
soir…mais on a survécu ! ^^
Dans le bus, pas mal de gens bizarres aussi dont un probablement SDF qui
nous avait donné l’impression qu’il nous suivait et aussi el chauffeur qui
parlait avec un passager mais avait oublié de couper son micro, résultat, on
entendait tous dans le bus…Strange day in a strange city !
A 22h10, on est dans la chambre -> deux heures de trajet pour rejoindre
le motel ! La dernière petite marche jusque le motel nous a frigorifié :
on a les mains gelées !
Et pour finir: on est chapeautées non? :p
0 comments:
Enregistrer un commentaire